Détecter les stratégies de l’auteur de violence 

On peut penser que les auteurs de violence ont un passé criminel, un problème de dépendance ou de santé mentale. Mais, souvent, ils ne ressemblent pas du tout à ce que l’on imagine.

L’auteur de violence peut ressembler à n’importe qui. Il peut être un voisin sympathique, un homme poli qui rend service ou un collègue aimé de tout le monde. Il peut sembler charmant, gentil et calme en apparence.  

L’auteur de violence va souvent manipuler l’entourage et les intervenant.e.s. Il peut leur faire croire qu’il ne se passe rien de grave, qu’il n’y a pas eu de violence. Il peut faire semblant d’être la victime de sa partenaire et l’accuser, elle, de le harceler. Il peut changer son comportement lorsqu’il sait qu’il est surveillé.  
 
Mieux comprendre le contrôle coercitif et comment il s’exprime peut aider les victimes. On parlera des stratégies de l’auteur de ce contrôle. 

Les stratégies de contrôle coercitif peuvent apparaître petit à petit et à différents moments, durer longtemps, même pendant et après une séparation. Elles peuvent passer par les enfants.

Voici quelques exemples de stratégies que l’auteur peut utiliser :

• Critiquer sa partenaire ou son ex-partenaire sur tout et tout le temps : sa façon de s’occuper des enfants, de s’habiller, de cuisiner, etc.
• Rabaisser la partenaire ou son ex-partenaire en public.
• Être jaloux et possessif. Téléphoner à sa partenaire ou son ex-partenaire sans arrêt pour vérifier où elle se trouve et ce qu’elle fait.
• Vérifier ses activités sur son téléphone ou ses réseaux sociaux.
• Contrôler l’argent de la famille ou empêcher la victime d’accéder à la carte bancaire.
• Empêcher la victime de voir ses amis et sa famille.
• Empêcher la victime de se déplacer, par exemple en l’enfermant à la maison ou en vérifiant le kilométrage de la voiture.
• Dicter la vie quotidienne de la victime, comme ses horaires ou ses activités.
• Empêcher la victime de travailler en dehors de la maison ou la surveiller au travail.
• Limiter l’accès aux communications, par exemple au téléphone ou à l’ordinateur.
• Changer de comportement devant la police pour faire croire que tout est normal.
• Après la séparation, nuire au rôle et aux décisions de la victime en tant que parent. 

Le conjoint violent utilise souvent la justice pour garder son pouvoir et son contrôle sur son ex-conjointe.  

Il peut par exemple :

• Allonger les procédures à la cour pour placer la victime en situation de difficultés financières.
• Menacer de demander la garde exclusive des enfants.
• Faire un signalement aux services de protection de l’enfance.
• Ne pas respecter les ententes de garde.
• Ne pas ramener les enfants après un droit de visite.
• Utiliser un proche pour communiquer avec la victime.
• Envoyer des personnes chez la victime pour lui faire peur.
• Venir à la cour avec un grand groupe de personnes pour intimider la victime.
• Faire pression pour que la victime retire sa plainte.
• Porter plainte contre la victime.
• Etc.

Quand il se trouve face à l’entourage ou à des professionnel.le.s, l’auteur de violence peut essayer de détourner l’attention. Voici quelques exemples de ce qu’il peut faire :

• Réduire l’importance de ses actes et blâmer la victime.
• Faire diversion en changeant de sujet.
• Répondre à la place de la victime.
• Avoir l’air calme et en contrôle de la situation.
• Essayer de s’allier avec les proches ou les professionnels.
• Nuire à la réputation de la victime.
• Tenir le rôle du papa parfait.
• Etc. 

• Pour repérer les stratégies de l’auteur de violence, il faut voir ce qui se cache derrière les apparences et comprendre ce qu’il veut faire.
• Les stratégies peuvent devenir plus intenses quand l’auteur sent qu’il perd son emprise sur sa partenaire ou son ex-partenaire. C’est le cas au moment de la séparation.
• Repérer ces stratégies permet de se concentrer sur l'auteur de violence pour mieux aider la victime.