Le contrôle coercitif,
c’est quoi? 

Certains comportements d’un (ex-)partenaire peuvent parfois sembler banals. En voici quelques exemples : un conjoint qui accompagne toujours sa partenaire au travail, qui lui demande de partager sa localisation pour pouvoir la contacter « en cas d’urgence », qui est jaloux de ses relations avec ses proches ou encore qui a des commentaires blessants sur la façon dont elle s’habille. 

Le contrôle coercitif apparaît quand on met bout à bout ces comportements.

La victime est surveillée et suivie à chaque instant et son cercle de proches se réduit. Elle planifie toutes ses actions en tenant compte de ce que va dire ou faire son (ex-)partenaire. Petit à petit, elle se sent prise au piège comme dans une cage invisible. Elle finit par vivre dans un état de tension presque permanent. Les impacts sur une longue période sont dévastateurs. 

Les victimes ont parfois du mal à identifier ces abus. Leurs proches et les professionnel.le.s qui les entourent peuvent aussi ne pas s’en apercevoir.

Le contrôle coercitif désigne une série de stratégies utilisées par un partenaire ou un ex-partenaire pour isoler, contrôler, terroriser sa victime et la priver de liberté, petit à petit. 

C’est une prise de contrôle discrète et progressive de la femme victime par le partenaire, qui n’exerce pas forcément de violence physique. 

Le contrôle coercitif n’est pas une nouvelle forme de violence conjugale, c’est plutôt une nouvelle « paire de lunettes » qui permet de regarder la violence sous un autre angle.

Repérer ces stratégies peut être difficile. Le problème, c’est que si l’on passe à côté, on risque de les confondre avec des « chicanes de couple », des problèmes relationnels ou un conflit de séparation. 

• Le contrôle coercitif n’inclut pas toujours de la violence physique ou verbale.
• Les contraintes qui se multiplient dans le quotidien, le harcèlement, les menaces, la violence économique ou l’humiliation se passent dans la vie privée, loin des regards.
• Les rôles traditionnellement attribués aux femmes et les stéréotypes de genre peuvent rendre « acceptables » certains comportements contrôlants.
• Les victimes peuvent ne pas se rendre compte qu’elles sont dans une relation violente quand il n’y a pas de violence physique.
• Les stratégies de contrôle de l'auteur de violence, si on les regarde une à la fois, peuvent sembler moins graves. 

La notion de contrôle coercitif :

• Donne une vision plus large de la violence conjugale. Les victimes peuvent plus facilement s’identifier à cette vision plus fidèle à ce qu’elles vivent.
• Illustre la diversité des stratégies invisibles de prise de contrôle : multiplication des règles injustifiées, restriction des libertés, isolement, blâme, humiliations, etc.
• Change notre regard : elle met l’accent sur les comportements et les stratégies de l’auteur de violence pour contrôler sa victime, plutôt que sur les réactions ou l’absence de réactions de la victime à ces abus.