Petite histoire
du concept de contrôle coercitif

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Un concept vulgarisé par Evan Stark

Le concept de contrôle coercitif a été développé par le sociologue américain Evan Stark, impliqué dans la lutte contre la violence conjugale dès le milieu des années 1970.

En 2007, il publie l’ouvrage Coercive Control: How Men Entrap Women in Personal Life (traduction libre : Le contrôle coercitif : comment les hommes piègent les femmes dans leur vie privée). Il y propose de changer le regard que l’on porte sur la violence conjugale, pour la voir comme un crime de privation de liberté.

Avec le concept de contrôle coercitif, il met en lumière ce que font subir les conjoints violents à leurs victimes, mais aussi comment ils les privent progressivement de leurs libertés : sortir sans contraintes, voir des ami.e.s, avoir leurs propres opinions, choisir leurs vêtements, etc.

Le concept met l’accent sur la sécurité, mais aussi sur la liberté, l’autonomie et la dignité des femmes ainsi que sur leur égalité par rapport aux hommes.

Depuis, plusieurs analogies ont été utilisées dans la littérature pour décrire les mécanismes à l’œuvre dans une relation contrôlante et coercitive. Certains la comparent à une prise d’otage ou à un kidnapping. D’autres parlent d’un piège qui se referme sur la victime, de cage ou de « laisse invisible ».

Une vision qui a fait des petits

Les maisons d’aide et d’hébergement partagent cette vision et cette analyse depuis très longtemps, même si elles n’utilisaient pas le terme de « contrôle coercitif ».

Au Canada, les chercheuses Carmen Gill et Isabelle Côté, ainsi que le chercheur Simon Lapierre, ont grandement contribué à la vulgarisation et à l’appropriation de ce concept par les acteurs impliqués dans la lutte contre la violence conjugale. Le Refuge pour les femmes de l’Ouest de l’Île, une maison d’aide et d’hébergement située à Montréal, a également été une pionnière dans le développement d’outils d’intervention basés sur le contrôle coercitif.  

À partir de 2019, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale propose à ses maisons membres une série de conférences, d’ateliers et d’outils pour se familiariser avec le concept de contrôle coercitif. Le colloque tenu à l’occasion de son 40e anniversaire, en 2019, marque un moment décisif dans l’appropriation de ce concept au sein du réseau.

À ce jour, plus de 6000 professionnel.le.s ont été formés à cette question, par le Regroupement, en moins de trois ans. L’intérêt grandissant pour ce sujet nous a amenées à concevoir cette plateforme de référence pour vulgariser la notion de contrôle coercitif et permettre son appropriation par tous les acteurs qui gravitent autour des victimes de violence conjugale. 

En outre, le mouvement international en faveur de la criminalisation du contrôle coercitif a également propulsé ce concept à l’avant-plan. Pour en savoir plus sur les pays qui ont adopté des législations en la matière et sur la situation au Canada, consultez la fiche Criminaliser le contrôle coercitif

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