Foire aux
questions

Les réponses aux questions les plus fréquentes sur le contrôle coercitif.

Y a-t-il une différence entre le contrôle coercitif et la violence conjugale?

Les deux termes désignent le même phénomène, mais la notion de contrôle coercitif donne une vision élargie de la violence conjugale. C’est une nouvelle paire de lunettes pour regarder la violence conjugale dans son ensemble. Elle permet de rendre visible une série de comportements et de règles qui se répètent et durent dans le temps, plutôt que des événements isolés. 

Les femmes sont-elles aussi contrôlantes que les hommes?

C’est un fait démontré : dans la très grande majorité des cas de violence conjugale, c’est l’homme qui est l’auteur de violence et la femme qui en est victime. Les conséquences de la violence des hommes sont particulièrement destructrices.  

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de rapporter des blessures corporelles et des conséquences psychologiques et émotionnelles découlant de la violence vécue. En 2021 au Québec, 100 % des victimes d’homicide conjugal étaient des femmes (INSPQ, 2022).  

Pour en savoir plus sur comment la violence conjugale affecte de façon disproportionnée les femmes, et notamment celles à la croisée des oppressions, consultez la fiche Victimes : un profil type?

Est-ce que le contrôle coercitif est l'équivalent de la violence psychologique? 

Le contrôle coercitif, c’est le coffre à outils d’un partenaire violent. La violence psychologique est l’un des outils qu’il peut choisir pour manipuler et dominer sa conjointe.  

Mais il peut avoir recours à plusieurs autres formes de violence comme la violence économique, l’isolement ou encore la surveillance. Ces stratégies peuvent évoluer au fil du temps, notamment après la séparation.

C’est l’ensemble de ces comportements de contrôle et de violence que l’on nomme contrôle coercitif. 

Pour en savoir plus sur les stratégies utilisées par un conjoint violent, consultez l'aide-mémoire Manifestations et exemples de contrôle coercitif.

Est-ce que chaque conflit dans le couple risque d’être associé à du contrôle coercitif?

Quand on est témoin d’un conflit dans un couple, il nous manque souvent le contexte de la relation pour bien comprendre ce qu’il se passe. Pour nous aider à savoir s’il y a du contrôle coercitif, il faut se demander :

  • Si les comportements de violence et de contrôle se répètent.
  • Si ces comportements engendrent des représailles ou des menaces de représailles en cas de non-respect des « règles » établies par l’auteur de violence.  
  • Quelle est l’intention derrière les gestes posés : y a-t-il une volonté de dominer, de contrôler l’autre et de le rendre dépendant?  

Pour en savoir plus sur la différence entre le conflit de couple et le contrôle coercitif, consultez la fiche Contrôle coercitif ou conflit de couple?

S'il n'y a pas de violence physique, est-ce si dangereux?

Malgré la croyance populaire, le danger n’apparaît pas seulement lorsque le partenaire utilise la violence physique. Une étude a montré que dans 1 cas sur 3 de meurtre ou de tentative de meurtre en contexte conjugal, il n’y avait pas eu de violence physique avant le passage à l’acte.  

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de violence physique qu’il n’y a pas de danger, au contraire. La jalousie obsessionnelle, la non-acceptation de la séparation et le harcèlement sont quelques-uns des indicateurs de risques qui doivent alerter. 

Pour en savoir plus sur les comportements qui devraient nous alerter, consultez la fiche Détecter la dangerosité.

Je fréquentais le couple, mais je n’ai jamais vu qu’il y avait de la violence conjugale. Pourquoi?

Un homme qui utilise le contrôle coercitif envers sa partenaire n’agit pas de la même manière avec les autres. Souvent, l’entourage ne peut pas imaginer que le conjoint est violent. Le conjoint peut en effet se montrer calme, agréable et gentil en public.  

Parfois aussi, certains comportements violents pris séparément peuvent paraître banals ou être considérés comme normaux. C’est le cas de la jalousie, de la géolocalisation du téléphone ou de la gestion des finances par l’homme. 

Pour en savoir plus sur les signes qui peuvent alerter, consultez le parcours Repérer.

Pourquoi est-ce si difficile de mettre fin à une relation violente?

Souvent, au début de la relation, le partenaire n’est pas violent. Il est même gentil et attentionné. Petit à petit, il multiplie les stratégies pour manipuler et contrôler sa partenaire et ainsi l’empêcher de le quitter. Il essaie de se faire pardonner, promet d’aller chercher de l’aide, lui dit qu’il ne peut pas vivre sans elle, qu’il l’aime. Il la convainc qu’elle est responsable de ce qu’elle subit. Il la menace ou installe un climat de peur. Elle craint pour sa sécurité et celle de ses enfants. Il lui répète qu’elle est folle, que personne ne va la croire si elle en parle.

Cela devient de plus en plus difficile pour elle de quitter la relation. Elle peut avoir peur des représailles ou être menacée de poursuites judiciaires par son (ex-)partenaire. Elle peut avoir peur de ne pas pouvoir se reloger. Peur d’être déportée ou d’être séparée de ses enfants. Peur d’être placée en institution si le conjoint est un proche aidant. Peur pour la sécurité de ses enfants si elle doit les laisser seuls avec lui. La période entourant la séparation est considérée comme la plus dangereuse. La victime perçoit ce danger et agit avant tout pour se protéger et pour protéger ses enfants.  

Pour en savoir plus, consultez la fiche Pourquoi elle ne le quitte pas.

Pourquoi vouloir criminaliser le contrôle coercitif?

 
De nombreuses femmes accompagnées dans les maisons d’aide et d’hébergement vivent beaucoup d’angoisse. Elles constatent qu’en l’absence de violence physique, le système de justice et la police ont peu de moyens pour les protéger.  

Actuellement, certains comportements sont reconnus comme criminels. C’est le cas :

  • du harcèlement criminel (p. ex. : suivre de façon répétée ou se comporter de manière menaçante);
  • des menaces (p. ex. : menaces de tuer ou de détruire des biens);
  • des voies de faits (p. ex. : frapper ou étrangler).

Mais les infractions criminelles actuelles sont loin de couvrir l’ensemble du contrôle et de la violence vécus par les femmes et leurs enfants.  

L’ajout d’une infraction de contrôle coercitif dans le droit criminel enverrait un message fort aux victimes et aux agresseurs : ces comportements ne sont ni acceptables ni tolérés par la société.  

La criminalisation du contrôle coercitif protégerait mieux les victimes, et ce, plus tôt dans leur parcours. Cette avancée permettrait de prendre conscience de la violence conjugale dans son ensemble, au-delà des coups. 

Pour en savoir plus, consultez la fiche Criminaliser le contrôle coercitif.

Les enfants sont-ils aussi concernés par le contrôle coercitif?

Les enfants ont longtemps été considérés comme des témoins de la violence conjugale. On disait qu’ils y étaient « exposés ».

Maintenant, on reconnaît que les enfants sont des victimes à part entière du contrôle coercitif. Ils n’ont pas besoin d’être directement visés par la violence de leur père pour en subir les conséquences.  

Tout comme leur mère, les enfants vivent de la détresse, de la peur, de la honte, de la colère, de l’impuissance. Ils changent leurs comportements pour s’adapter au climat de tension dans lequel ils vivent. Ils peuvent aussi être utilisés par leur père pour nuire à leur mère.

Pour en savoir plus sur l’impact du contrôle coercitif sur les enfants, consultez la fiche Les enfants : des covictimes du contrôle coercitif.

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